Le proverbe dit que “les cordonniers sont les plus mal chaussés”. La nouvelle collection de chaussures Gucci vient d’inventer un nouveau dicton. Désormais, les chanceux qui gagnent bien leur vie auront aussi le droit d’avoir des souliers moches… Car grâce à Alessandro Michele, D.A. de la marque italienne, on peut désormais l’affirmer : les mieux payés pourront aussi être les plus mal chaussés.
Chaussons en poils de… chèvre (sic).
Quelle mouche a donc piqué Alessandro Michele, directeur artistique de la maison italienne depuis janvier 2015 ? Si le maestro a raflé le British Fashion Award du Meilleur designer de l’année 2015, il n’en demeure pas moins qu’il sait aussi réaliser des ovnis importables, comme les“chaussons de ville en cuir doublés de peau lainée” (passent encore) ou les “chaussons en poil de chèvre” qui ressemblent davantage à la moumoute de Michou ou de Donald Trump qui serait tombée par inadvertance sur nos petits petons.
J’ai essayé de m’interroger sur le pourquoi du comment de ces drôles d’inventions, qui coûtent quand même la modique somme de 795€ et 1800$ (bien plus cher que les mules Isabel Marant ou que les espadrilles Karl Lagerfeld dont je vous parlais il y a quelque temps).
Sans aborder la question du prix (je concède que les petites mains de la maison Gucci et leur minutieux travail vaut de l’or), parlons plutôt, en toute objectivité, de l’esthétique de telles chaussures. Puisque nos tifs se mettent à nos pieds, à quand des escarpins en bonnet ? Des tongs en headband ? Des bottes en casquette ?
Sérieusement, autre question. On les porte avec quoi ? Peut-être avec les créations incensées de Mr Jaquemus ? La robe cheveux de Maison Martin Margiela ?
