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DJ Djel, comme à la maison

DJ Djel, comme à la maison

http://bridesmaid.design/flower-girl-dressesnfant du pays, passionné depuis tout petit, Djel faisait son retour à Marsatac, 15 ans après avoir joué pour la première édition du Festival marseillais, en 1999. Échappé depuis de la Fonky Family, mais jamais sans son chapeau, il ne cachait pas sa joie de venir jouer à la Friche de la Belle de Mai, accompagné de K-Méléon, son fidèle acolyte. À quelques heures de son DJ set à Marsatac, et la veille de son départ pour Paris, où il était attendu pour jouer à la Favela Chic, Djel revient sur son parcours, sur ce qui le touche à Marseille et dans la musique, et sur ses projets. Au nom du “partage”, ce mot qui lui tient à cœur et qu’il répète comme un credo…

Djel

Avais-tu déjà joué ici, à Marsatac ?
J’ai ouvert le premier Marsatac il y a 15 ans, à l’Espace Julien avec la Fonky Family et Troisième Œil. J’ai joué il y a deux ou trois ans sur le plateau de Radio Grenouille ici, à la Friche, mais depuis je n’avais plus joué pendant le Festival. C’est assez marrant d’être reprogrammé cette année avec mon pote K-Méléon.

Y a-t-il des artistes que tu as envie de voir à Marsatac ?
Tout m’intéresse ! DJ Pone surtout, qui joue avec Casseurs Flowters que je vais aller voir aussi. Je suis pas à l’affût d’un artiste particulièrement, mais vu que tout s’ouvre à moi ce soir, j’ai envie d’aller voir ce qui se passe. Le plus important, c’est de découvrir des groupes. En plus, le line-up est axé hip-hop ce soir. Ça n’empêche pas que les styles se croisent et que certains groupes de rap soient à tendance électro et vice-versa. Mais je trouve qu’on a les 3 grosses influences sur les 3 jours, le jeudi plus rock, le vendredi hip-hop et le samedi électro, et je trouve ça vraiment bien.

Dans quel état d’esprit es-tu avant de monter sur scène ?
Très stressé ! K-Méléon le prend à la cool. D’habitude je joue généraliste, mais comme ce soir on remplace Just Blaze à Marsatac, j’ai énormément la pression. C’est quelqu’un qui a eu une très grosse influence dans le milieu, il a produit des sons pour Jay-Z et Kanye West, entre autres. Puis jouer pendant plus d’une heure, avant Onra, forcément ça impressionne ! J’ai prévu une sélection de sons un peu trap, rap, et avec K-Méléon on va essayer de faire un big-up à Just Blaze. On va essayer de donner quelque chose de différent de ce qu’on fait d’habitude.

Un rituel avant de monter sur scène ?
On se motive plus qu’autre chose ! On fait un espèce de cercle, un peu comme Europe, le vieux groupe de rock, où la connexion des esprits se fait, où l’énergie se transmet. Notre but premier, c’est de s’amuser. S’amuser avec les gens, surtout. Quand tu es sur scène, si tu es stressé, les gens le voient. On part en positivité à 200 % !

Et en sortant de scène ?
Avec K-Méléon, on se check ! Généralement, j’ai besoin de rester tranquille deux minutes et de boire un coup. Mais après, j’ai tout de suite besoin de bouger, d’aller voir un concert, pour pas rester coincé dans ma loge. J’ai l’impression que le temps s’arrête après un concert et ça peut te faire rater pas mal de trucs.  Il y a une espèce d’ébullition après un set et il faut en profiter pour aller voir d’autres choses. Je fais un peu le Rantanplan à traîner, un peu perdu, de scène en scène. (rires)

D’autres festivals ici ou ailleurs t’ont marqué ?
La programmation du Festival Jazz des Cinq Continents de cette année m’a vraiment plu. Sinon le festival de Jazz à Nice, où j’avais vu Kanye West avec CirKus et Neneh Cherry. Tous les festivals me plaisent. On y retrouve vraiment une ambiance assez spéciale entre les gens, les musiciens sont plus à la cool, les artistes sont plus accessibles. Tu peux les rencontrer au bar ou devant un autre groupe, et c’est là où ils sont plus vivants, plus qu’à leurs propres concerts en fait. J’aime bien la proximité avec les gens. Les techniciens, les journalistes, tout ce monde de la musique vit plus au festival qu’au concert. Il se passe des rencontres, un after… Mais il se passe quelque chose. C’est ça que j’adore. En plus, la Friche de la Belle de Mai me fait vraiment penser à un labyrinthe. On a envie de le découvrir, avec tous ses escaliers, ses recoins. C’est un lieu qui se prête vraiment bien à ce type de festival.

« Le rapport avec le public, pendant un soir
où l’on est en osmose, c’est ça l’essentiel. »

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La première chanson qui t’a marqué ?
Chez moi, on écoutait soit les Platters soit Francis Cabrel soit Cheb Khaled, donc c’est assez large ! (rires) La première qui m’a marqué, c’est Saïd et Mohammed de Cabrel. Son texte, il le chante à propos d’une situation où je me sens un peu concerné. Pour moi il représente les prémices de ce que va être le rap, il revendique des choses qui me touchent. Donc, oui, c’est Cabrel que j’ai retenu en premier. Après j’ai aussi grandi avec l’influence de mon frère qui écoutait Genesis, Supertramp, Toto aussi.

Comment as-tu commencé à t’intéresser au rap ?
Le rap est arrivé bien plus tard, à 13 ou 14 ans, en 1987 à peu près. À l’époque, un pote du collège m’a invité à voir des amis à lui qui rappaient au Vieux-Port. Je suis tombé sur des mecs chelous en bombers, des tas de gens mélangés, ethniquement parlant, et je suis vraiment retrouvé dans ce contexte. Bien avant de comprendre que le rap, c’est aussi une revendication, un mélange des cultures, une recherche de soi surtout.

Quel artiste t’a donné envie de faire de la musique ?
C’est Assassin, Rockin’ Squat, avec La Formule Secrète, Rap Attitude 1, la première compilation de rap français. Avant ça, je faisais de la danse, mais c’est Dj Clyde, le DJ de ce morceau, qui m’a fait réaliser que ce genre de musique peut vraiment exister.

Ta pochette d’album préférée ?
The Cure – Standing on a beach, avec le vieux monsieur sur la plage, en noir et blanc. Elle n’a rien à voir, et c’est ça qui me plaît ! Dans la musique, j’ai toujours eu envie de présenter des choses complètement différentes du cliché qu’on peut en avoir de prime abord.

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La fringue ou la marque qui te représente le plus ?
Obey est pas mal dans son style. Sinon mon vêtement fétiche, je dirais que c’est le tee-shirt ! Même pour un mariage, c’est chapeau / tee-shirt. (rires)

Le dernier disque que tu as acheté ?
Celui du rappeur Kzano.

Ta dernière déception musicale ?
Kanye West, son album Yeezus. J’adore Kanye, je m’en fous de son personnage, bien qu’il ait un égo surdimensionné. Pour ce disque-là, il a fait une anti-promo totale. Je comprends complètement l’évolution de l’artiste, qui a besoin d’aller toujours plus loin, mais Kanye a une musicalité à la base et son virage à 380 degrés m’a vraiment étonné. Je pense qu’il avait encore la possibilité de faire deux ou trois albums avec des samples et des mélodies soul ou rap qui auraient pu encore fonctionner. J’ai aimé tout ce qu’il a fait jusqu’à son album 808 & Heartbreak. Même si Mercy avec Jay Z est bien produit avec beaucoup de tubes, je trouve qu’il opère trop un virage à 180 degrés, avec une optique “Top 40”, commerciale. C’est là où l’on perd les artistes qu’on suit dès le début.

Le dernier live qui t’a marqué ?
C’était Onra, à l’ouverture de L’Affranchi. Un très bon set. Je ne l’avais jamais vu avant. J’avais mixé un titre de lui et je ne m’en souvenais même plus, c’était un morceau asiatique et il l’a joué ce soir-là. C’était magique.

Le plus beau compliment qu’on puisse te faire sur ta musique ?
S’amuser. Tout le reste m’importe peu. À une période, j’ai eu plein de disques d’or. Ils étaient dans mes toilettes, puis je les ai donnés à ma sœur, je n’en ai aucun à la maison. Le plus important finalement, c’est lorsque les gens s’amusent, leurs sourires, ceux qui te disent que tu as passé le morceau qu’ils voulaient ou qu’ils attendaient. Le rapport avec le public, pendant un soir où l’on est en osmose, c’est ça l’essentiel.

Si tu devais te définir en un seul mot ?
Compliqué ! Complexe ! (rires)

La vie serait moins belle sans ?
L’amour ! Sans amour, sans musique. Sans choses à partager.

Tes projets pour la fin de l’année ?
Il y en a pas mal. Il y a l’ouverture de l’Akademix DJ School, une école de mix. Les cours se passent à l’Affranchi, à Saint-Marcel, à Marseille. Je joue aussi à Paris pour la soirée “808” à la Favela Chic. Ensuite je pars à Londres, pour mixer aux côtés de Jawa. Et enfin, je prépare un album pour l’année prochaine avec plein d’invités, dont K-Méléon. Et j’espère organiser des soirées, des trucs de famille quoi !

Plus d’infos :

➽ DJ Djel sur FacebookSoundcloud
➽ S’inscrire à l’Akademix DJ School (2€ le cours)

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