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Se souvenir des jolies choses

Se souvenir des jolies choses

À peine passé le cap des 30 ans, force est de constater que deux clans s’affrontent : ceux qui vont de l’avant (dirons-nous), suivant le schéma mariage / gosse / monospace / ambition professionnelle gonflée à bloc. Et ceux qui, très consciemment, tentent de vivre une deuxième adolescence…

Et, du coup, clament haut et fort qu’ils aiment sortir le jeudi soir jusqu’à 6 heures du mat’, avant de le regretter aussitôt quelques heures plus tard devant la machine à café du boulot. Avant de s’entendre dire “bah ouais mon gars, t’as plus 20 ans, hein !” ( – “bah ouais, hein, connard !”) Et donc, ceux-là même qui éprouvent même un certain plaisir à ne pas se souvenir de leur soirée de la veille. Du moins, tant que les dégâts n’influent pas sur leur santé ou leur compte en banque.

Leur iPod pue la nostalgie (car oui, ils ont toujours leur cher iPod blanc). Pire, leur Deezer est bourré de playlists qui leur rappellent leur première cuite, leur premier baiser (échangé, sur la plage, en été), leur premier chagrin d’amour, leur première fois, voire leur premier divorce. Gardons à l’esprit que les mauvais souvenirs, avec le temps, ça reste juste des souvenirs.

Que les choses soient claires, je suis loin de faire l’apologie du “c’était mieux avant” et de tous ces gens aigris d’un passé qui leur échappe et dans lequel ils se trouvent bloqués comme l’est Depardieu en Russie. Au contraire, je parle de cette génération consciente de la chance qu’elle a d’avoir été enfant dans les années 80 et ado dans les années 90. Gloire à la Game Boy, aux disquettes et au modem 56K.

Persuadés qu’AB1 et Une nounou d’enfer (ou pire, Hartley cœurs à vif et Beverly Hills 90210, en streaming) valent tous les épisodes de Plus belle la vie ou des Experts du monde, ils se rappellent de la Trilogie du samedi sur M6 comme si c’était hier, mais admettent que les effets spéciaux de l’époque portaient plutôt très bien leur nom. Spéciaux, ouais.

Finalement, ouais, la nostalgie ça a du bon. Au nom de Brenda, Dylan, Donna, Kelly, Prue, Piper, Phoebe, Rachel, Joey, Buffy, Drazic, Anita, et les autres, je le proclame : se plonger dans le passé, c’est comme partir en vacances : mieux vaut vite en revenir avant d’y prendre goût.

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