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L’amour dure une heure trente huit minutes.

L’amour dure une heure trente huit minutes.

cocktail dresseses adaptations de romans au cinéma nous laissent souvent un goût amer de trahison, comme si le réalisateur nous avait trompé sur la marchandise. Quand le cinéaste et l’écrivain ne font qu’un, le résultat est tout l’inverse. La preuve avec le film L’amour dure trois ans, mis en son et images presque 14 ans après la parution du livre. Passé du statut de plume en main à derrière la caméra, Frédéric Beigbeder nous livre un débat moderne sur l’amour, la trahison, la passion, la raison, l’idéalisme sentimental…

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En 1997, (trois ans avant 99F) quand sort en librairies L’amour dure trois ans, Frédéric Beigbeder clôt la trilogie des aventures de son héros presque autobiographique, Marc Marronnier. Le titre semble pessimiste, pourtant, comme à son habitude, c’est avec une plume cynique et en décrivant des situations aussi réalistes qu’elles font sourire que l’écrivain nous décrit les jeux de l’amour et du hasard de son double fictif.
Après l’adaptation de 99F par Jan Kounen avec Jean Dujardin, Beigbeder prend cette fois les commandes. Cet “obsédé sentimental”, “idéaliste contrarié”, nous explique sa vision de l’amour qui fond aussi vite qu’un sucre dans une tasse de thé brûlant. Ou plutôt nous présente sa conception du contre-amour, résumée par Bukowski dès les premières minutes du film, le décrivant tel “le brouillard du matin qui disparaît aux premières lueurs de la réalité” aux répliques cultes de ce Marc désabusé et désillusionné qui répète en essayant de s’en convaincre que “le bonheur est impossible” et que “l’amour n’existe pas“. La mise en scène de son livre se déroule en toute fluidité, à l’image de ses phrases cultes qui s’écrivent en blanc sur une succession de plans séquences où le héros planche sur l’écriture de son roman.

En bref, si un mot devait résumer le film, ce serait “légèreté”, dans son sens le plus mélioratif. Légéreté, justement, cette notion que décrit Beigbeder dans l’edito de la brochure Lancel qui nous est offerte lors de cette avant-première parisienne. Légèreté de ses acteurs, de ses situations cocasses autour de ces amoureux déchus, de la femme mariée et tentée incarnée par Louise Bourgoin en passant par son idéaliste du sentiment rattrapé par la dure réalité de la passion qui s’essouffle au bout de trois ans, ce cher Marc Marronnier auquel Gaspard Proust donne toute sa tendresse et son humour presque maladroit. Noeud pap de rigueur, Frédéric Beigbeder nous livre la réponse à son énigme : si l’amour dure trois ans, il se condense aussi en une heure et trente huit minutes…

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