ette semaine qui suit Noël et qui précède le jour de l’an est certainement la plus fastidieuse. Fastidieuse, d’abord parce qu’elle est presque aussi inutile qu’un glaçon dans un verre de vin rouge, sorte de fausse parenthèse après l’excès et avant de nouveaux excès, faisant croire à nos intestins et à notre foie que l’heure du répit a sonné alors que non, le 31, ça sera encore l’overdose, le tsunami de bulles, l’orgie au champagne, le suicide par le gras. Mais aussi car elle force au bilan. Dernière semaine avant la nouvelle année, elle en appelle aux rétrospectives, top 10, top 50, best of et autres vidéos de meilleurs moments, sortes de bêtisiers ou de pots pourris de nos vies virtuelles branchées sur les réseaux sociaux. Du coup, pour rester dans le thème, il est temps de faire le point sur 5 phrases, entendues au détour d’une coupette, autour d’une table, au coin du feu, au pied du sapin, ou ailleurs…
« J’aime pas les huîtres. »
Je vous l’accorde, même avec la meilleure volonté du monde, le goût est peut-être exquis, la texture est difficile à appréhender.
« C’est du foie gras maison ? »
La personne qui pose cette question est certainement celle qui demandait aussi à 3 ans “maman, comment on fait les bébés ?” sans savoir dans quel pétrin elle se fout. Premièrement car, qu’importe la réponse, sa simple question signifie “il est très bon ce foie gras”, mais aussi parce qu’elle lance, sans s’en rendre compte, un résumé de 20 minutes sur l’importance ou non de la cuisson, la technique du déveinage du foie et de congélation. Et qu’au fond, elle ne l’admettra pas mais, comme tous les autres convives, elle s’en fout : elle ira chercher dans 12 mois la recette sur Marmiton.
« Oh moi, j’ai déjà goûté le caviar et franchement, c’est pas si fabuleux que ça. »
Ou l’indécence par excellence. Une manière de chier à la figure des tas de pauvres enfants qui tueraient pour un pâté à 1,50€ chez Lidl ou pour un After Eight à Noël. Mais bon, « resservez-lui un peu de champagne ! »
« On attend minuit pour les cadeaux ? »
On le sait, dans toutes les familles, il y a les impatients, petits ou grands, et aussi ceux qui se foutent des traditions. Qui oublient qu’à la base, le Père Noël était vert et que s’il est rouge, c’est à cause de grâce à Coca Cola. Il y a aussi ceux qui oublient qu’il y a des moins de 9 ans dans la pièce et qui balancent que le Père Noël n’existe pas, ou qui oublient de détourner l’attention de ce cher enfant au moment où ses parents disposent les cadeaux sous le sapin. Je vous le conçois, Noël, c’est un vrai entraînement.
« Pendant au moins un mois, c’est soupe aux légumes. »
Ou l’hypocrisie annoncée. On sait très bien que dès que tout le monde aura le dos tourné, cette personne se ruera sur le premier chocolat / calisson / Kinder Bueno / Rafaëllo / Ferrero Rocher venu. Et qu’elle a déjà oublié que, dans moins d’une semaine, elle festoiera de nouveau pour célébrer la fin de l’année et le début d’une nouvelle. Pour la soupe aux légumes, il faudra attendre le 2 janvier – voire le 3 si le foie de cette personne met plus de 48h à se remettre des excès.
Allez, à l’année prochaine…
Originaire de Marseille depuis 34 ans, installée à Aix-en-Provence. N'aime ni l'air chaud du métro, ni les fruits de mer. Mexican Tacos Addict. Écrit aussi pour Sessùn et Konbini.