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Acid Arab, la transe au goût d’orient

Acid Arab, la transe au goût d’orient

Depuis trois ans déjà, Hervé Carvalho et Guido Minisky, anciens résidents du club parisien Chez Moune, font fusionner l’acid house et la douceur de la musique orientale avec leur projet Acid Arab. Du Caire à Paris, ils font danser les foules avec l’universalité de leur musique, en rassemblant aussi bien les peuples que les générations. Avant de sortir leur troisième EP sur le label Versatile, et à moins d’un mois de leur tout premier live à la Gaîté Lyrique, ils étaient de passage à Marseille pour clôturer comme il se doit le festival Marsatac dans la moiteur du Cabaret Aléatoire. Quelques heures avant de monter sur scène, Hervé et Guido m’ont parlé de leurs souvenirs de l’autre côté de la Méditerranée, d’Hamid El Kasri aussi bien que d’Aphex Twin, mais aussi de Marseille et de leurs projets…

Acid Arab Marsatac

Vous aviez déjà joué à la Friche de la Belle de Mai en 2013, pour la soirée Dining Please. Ça vous fait quoi de revenir ici ?
Hervé : C’est génial, surtout qu’on est très attachés à Marseille. Moi ici, j’ai mes amis de La dame Noir puis je suis de Nice, juste à côté donc. Ce festival, j’y venais tout le temps. C’est ultra cool d’être ici.

Quels sont vos souvenirs à Marsatac ?
Hervé : Kid Koala, même si c’était il y a un moment maintenant. Je me rappelle aussi de Mike Banks, d’Underground Resistance, c’était assez impressionnant. Scan X aussi m’avait donné une grosse claque. J’avais bien aimé le show d’Abstrackt Keal Agram, l’ancien groupe de Fortune.

Vous êtes dans quel état d’esprit avant de monter sur scène ?
Hervé : On est remontés à bloc. On revient à peine de Casablanca et c’était hallucinant ! Le meilleur kif de toute l’année, je pense. On est remplis d’énergie positive.
Guido : D’énergie “casaoui” !
Hervé : Après Marsatac, on rentre en studio pour préparer notre premier live, qu’on fera à la Gaîté Lyrique le 10 octobre.

« C’est une succession de hasards
qui nous a conduits à faire de la musique,

on n’était pas partis pour faire ça au départ. »
.

Quels artistes êtes-vous impatients de voir ce soir sur scène ?
Guido : Gaslamp Killer et Ewan Pearson.
Hervé : Et je serais aussi curieux de voir le live de Gesaffelstein, car je ne l’ai encore jamais vu. J’aime beaucoup l’album, donc j’aimerais voir ce que ça rend sur scène.

Quels endroits où vous avez joué vous ont le plus marqué ?
Hervé : L’an dernier, ici, à la Friche, c’était vraiment génial. Une teuf gratos, populaire, avec plein de familles. C’était vraiment génial. On a aussi joué au Festival Heart of Glass, Heart of Gold en Ardèche, au bord de la piscine, c’était cool.
Guido : Istanbul c’était génial aussi !
Hervé : Le Caire était incroyable. Et en juillet dernier, on a joué à Briouze, un petit village de Basse-Normandie, pour Art Sonic, qui est à la base un festival plutôt punk. C’était assez chouette aussi.

La première chanson qui vous a marqué ?
Guido : The Rah Band – “Clouds Across the moon”
Hervé : Pour notre projet Acid Arab, je dirais les premiers edits de Baris K et aussi le titre Tanki Tanki de Rene Bandaly Family. C’est une famille libanaise exilée en Irak. Legowelt a joué ce morceau lors d’une soirée Versatile au Rex, c’est un track rebeu, techno, rave, hallucinant… Ce morceau a changé ma vie.
Guido : Pas moins, pas plus.

Le disque ou l’artiste qui vous a donné envie de faire de la musique ?
Guido : C’est une succession de hasards qui nous a conduits à faire de la musique, on n’était pas partis pour faire ça au départ, on faisait juste des soirées en tant que DJs.
Hervé : À l’époque où j’avais 18/20 ans, j’achetais des platines et les albums d’Amon Tobin. C’est pas super original, mais ça m’a vachement touché. C’est à ce moment-là que je me suis dit “ok, je vais me mettre à faire de la musique électronique”.

Votre pochette d’album préférée ?
Hervé : Window Licker d’Aphex Twin.
Guido : Fear of Music des Talking Heads.

aphextwin-windowlickerTalkig-Head-Fear-Of-Music

La fringue ou la marque de fringue qui vous représente le mieux ?
Guido : Brocante !
Hervé : Guerrisol. Ou les tee-shirts gratuits de festivals.

Le dernier disque que vous avez acheté ?
Guido : Un disque russe à Saint-Pétersbourg. Un nom imprononçable, un truc folk super bien.
Hervé : Un disque de LA Synthesis que j’ai acheté chez Heartbeat Records. C’est de la techno breakbeat chelou, de 1992, un peu Aphex Twinienne.

Votre dernière déception musicale ?
Guido : Gesaffelstein à la Cigale.
Hervé : Je suis bon public,  je n’ai pas de déceptions. Je n’ai pas envie que l’on pense la même chose de moi !

Derniers coups de cœur musical ? 
Hervé : Le concert d’un artiste gnawa qui s’appelle Hamid El Kasri qu’on a vu hier au festival L’Boulevard à Casablanca.
Guido : C’était vraiment un concert extraordinaire. On avait déjà eu l’occasion d’écouter de la musique gnawa, d’entendre cette transe se mettre en place, mais là, assister à ce concert, en plus au Maroc avec le public adéquat, c’était stupéfiant.
Hervé : Les gens étaient à fond, tout le monde chantait, faisait des pogos…
Guido : C’était un public vraiment jeune et à 17 ans ou 20 ans, tous étaient là pour voir cet artiste juste après nous, le public était dingue. J’ai compris le sens de ce que l’on dit sur le Maroc, que c’est une terre conquise par le hard rock et le métal et hier, c’était vraiment ça. Ce mélange de pogos et de transe, je n’avais jamais vu ça de ma vie. C’était incroyable !

Hervé : J’ai aussi eu un vrai coup de cœur pour le live de Golden Teacher sur le label Optimo, un live hyper transe, une techno tribale avec 2 chanteurs qui font des incantations avec derrière des percus et des boîtes à rythme. Il n’y a pas vraiment de morceaux, c’est juste de l’énergie pure. C’était assez génial !

Le plus beau compliment que l’on puisse vous faire sur votre musique ?
Hervé : C’était ici, on sortait du set à la Friche avec toutes ces familles et un vieux monsieur est venu nous voir et nous a dit “ce que vous avez fait ce soir, c’est Marseille !” 

Acid Arab Dining Please

Vos coins préférés ici ?
Hervé : La dame Noir, bien sûr. Sinon l’Estaque, les Goudes en after, les baignades là-bas. J’aime bien traîner à la Friche aussi et quand j’ai faim, La Cantinetta.

Si Acid Arab était un mot ?
Hervé : Transe !
Guido : Mais avec un “s” !

La prochaine chanson que vous aimeriez remixer ?
Guido : Il paraît qu’il y a un album de remixes de Cerrone qui est en train de se mettre en place et ça serait délirant de pouvoir y participer. Remixer un des morceaux de son album La Secte de Marrakech, ça serait dément !

Vos projets pour la fin de l’année ?
Hervé : Le live à la Gaîté Lyrique. Sinon la sortie de l’EP Collections #3 sur Versatile et un remix pour Étienne Jaumet qui sort bientôt.

La chanson idéale pour…

La sieste ?
Hervé : “On” d’Aphex Twin ♫ ♪
Guido : “Vague à l’âme” de Higelin ♫ ♪

Un je t’aime ?
Hervé : “En Vadrouille à Montpellier” de Pierre Vassiliu ♫ ♪
Guido : “Michelle” des Beatles, avec 18 “I love you” dedans ♫ ♪

Un au revoir ?
Guido : “Goodnight Ladies” de Lou Reed ♫ ♪
Hervé : “Let’s get it together” de Shadow ♫ ♪
Guido : Sinon “Bye Bye Life” une jolie comptine pop américaine de la fin des années 50 qui est reprise dans All That Jazz mais dans un sens totalement différent, car le personnage est en train de mourir réellement. D’un coup toutes les paroles prennent une tournure différente. C’est un chef d’œuvre. ♫ ♪

Pour se mettre en forme avant de sortir ?
Hervé : Omar Souleyman – Shift Al Mani remixé par Crackboy ♫ ♪
Guido : Movie Music – L’avion décolle sur les Champs-Élysées ♫ ♪

Marsatac 2014 - Acid Arab

Plus d’infos :

➽ Acid Arab sur Versatile Records
➽ Acid Arab sur Soundcloud •• Facebook •• Twitter

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